Le domaine Teiller a besoin de 38 saisonniers en période de vendanges.?Photo d’illustration Romain Brusa © Romain Brusa
Rédigé par Léa Zuzarte Le Berry Républicain
Cliquez-ici pour découvir l'article en ligneMettre en relation les saisonniers et les employeurs, c’est l’objectif de Boucles Saisonnières un dispositif mis en place en début d’année et pour une période expérimentale de trois ans. Financé par les communautés de communes Terres du Haut Berry, et Pays Fort Sancerrois Val de Loire, l’État et la région, le projet a comme ambition « de fidéliser des gens pour qu’ils s’installent sur notre territoire » explique Béatrice Damade vice-présidente de la communauté de communes des Terres du haut Berry.
Cette réflexion émane d’un constat fait depuis maintenant plusieurs années, la complexité de trouver des saisonniers, notamment dans le nord du Cher, où la demande est forte. Un problème auquel est confronté le vigneron de Menetou-Salon, Olivier Mureau : « C’est un vrai souci qui freine presque le développement économique, on a besoin de saisonniers pour la période de végétation en mai-juillet, puis les vendanges en septembre et la taille en hiver. Et puis quand on arrête les désherbants, la solution passe par la pioche, ce qui nécessite du personnel, que ce soit salarié agricole et saisonnier » se désole-t-il. David Girard, coprésident de l’Union viticole de Menetou-Salon, ajoute « j’ai des vignerons qui m’ont dit : je n’ai plus de salarié donc je ne peux plus planter ».
Éviter les ruptures
Le projet a deux intérêts : trouver les saisonniers pour les employeurs, et éviter au maximum les ruptures pour l’employé. « On veut fidéliser des saisonniers en leur proposant une activité régulière tout au long de l’année, en passant d’exploitations en exploitations, selon les besoins des professionnels. Concrètement, il pourra faire les pommes à Saint-Martin-d’Auxigny, travailler dans les vignobles, ou encore l’hôtellerie-restauration » explique Alain Colas, chargé de mission, aux Boucles Saisonnières.
Un accueil complet
Confié à l’association solidarités emplois ruraux (ASER), le projet se veut être un relais entre employeurs et employés pour faciliter l’embauche « on publie des offres d’emploi et on recherche les candidats, on s’occupe de tout le processus. Il y a un vrai rôle de qualité pour que les personnes recrutées soient au niveau. Il y a aussi un accompagnement, en lien avec l’employeur, pour une aide au logement avec des possibilités d’accueil en gîte ou sur les terrains de camping financés par les exploitants. On demande quand même une compensation financière pour responsabiliser les personnes. »
Boucles saisonnières, qui est entièrement gratuit, cible plus particulièrement les locaux et a déjà enregistré 785 offres d’emploi, traité 218 inscriptions de candidats et mis en relation plus de 143 saisonniers avec des employeurs.
Mickaël Vigier fait partie de ces nouveaux saisonniers recrutés grâce au dispositif : « Je n’avais jamais travaillé dans un vignoble auparavant et j’ai découvert un milieu qui me plaît vraiment, si on a besoin de moi à nouveau, je reviendrai ».
Mais les communautés de communes voient plus loin : « On voudrait que ça se traduise en CDI pour que ces gens s’installent durablement sur notre territoire. Ils ne seront plus de passage vu qu’ils auront du travail toute l’année dans différents secteurs d’activité » détaille Régine Aubry, vice-présidente du Pays Fort Sancerrois Val de Loire.
Léa Zuzarte